Or


Du 25 avril au 10 septembre 2018
Mucem

avec : Martine Aballéa, Gilles Barbier, Isabelle Barruol, Louise Bourgeois, Sophie Bramly, Victor Brauner, James Lee Byars, Martine Cambois, César, Johan Creten, Marie-Noëlle Décoret, Hassan Darsi, Marcel Duchamp, Hubert Duprat, Christian Eckart, Bernard Faucon, Harald Fernagu, Robert Filliou, Sylvie Fleury, gethan&myles, Émile Gilioli, Thomas Hirschhorn, Hilario Isola, Yves Klein, Guillaume Leblon, Olivier Lounissi, Agathe Larpent, Liza Lou, Piero Manzoni, Tania Mouraud, Jean Michel Othoniel, Francis Picabia, Man Ray, Stéphanie Saadé, Ghizlaine Sahli, Sebastião Salgado, Emilie Schalck, Franck Scurti, Jérémie Setton, Évariste Richer, Françoise Vergier, herman de vries, Ossip Zadkine.



La couleur de l'or (de la série des "Modules Bifaces")
Feuille d'or et acrylique sur bois, néon.
Module : 183 x 61 x 42 cm
Espace : 320 x 200 x 300 cm
Production Mucem 2017













Disposée au centre d'une installation soigneusement organisée, la sculpture « totémique » de Jérémie Setton tient d'abord de la peinture. Ici, la mise en espace vient en appui à une expérience visuelle dans laquelle la couleur, la lumière, la profondeur, et l'ensemble des caractéristiques de la peinture sont manipulées.
Un volume géométrique vertical fait donc face au regardeur, sur toute la hauteur, son arrête délimite un côté lumineux et un autre ombré. L'aspect minimal du « biface » déjoue toute tentation d'interprétation, c'est une forme pure, ancrée à l'espace réel, qui est donnée à voir. En son cœur pourtant, traversant sans aucune variation d'intensité les faces sombre et éclairée, un « parfait monochrome » d'une étrange couleur vient perturber la lecture. Cette couleur, comme en aplat, opère une trouée dans le volume, l'objet se comporte comme une image.
Travaillant sur les infinies variations lumineuses de la couleur, Jérémie Setton compense, équilibre, accorde. Dans cette œuvre, il applique d'abord de la feuille d'or dans la partie sombre. Puis, avec une palette « foncée » il élabore une « anti-couleur » qu'il peint dans la lumière jusqu'à unifier en apparence les deux faces.
L'or, par nature, n'a pas de couleur arrêtée, ses caractéristiques réflexives lui offrent une gamme chromatique infinie. Dans ce « biface », Jérémie Setton s'attache dès lors à produire une couleur informulable qui existe essentiellement dans l'œil de celui qui la regarde. Il crée une extrapolation de la couleur de l'or, débarrassée de la brillance et du mouvement qui censément la définissent.

Guillaume Mansart, historien d'art
Texte de l'ouvrage "Or", catalogue de l'exposition du Mucem, Hazan, p.233.




_
retour